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Caligula

Nony, Daniel (1937-2009) Auteur du texte
Année de parution :
1986
437 p. : ill., couv. ill. en coul. : 22 cm
Caligula n'a vécu que pour justifier l'aphorisme selon lequel le pouvoir absolu corrompt absolument. Du moins est-ce la seule leçon qu'ont tirée de son court règne (37-41 après J.C.) les Romains " vertueux " de la fin du 1er siècle. Gérant le " principat " comme un patrimoine et non comme une charge publique, il fut un despote jouisseur, sanguinaire et fou à lier de surcroît -il prétendit un jour, on le sait, faire son cheval consul ! Mais le plus grand scandale de sa conduite, c'est précisément celui que ces témoins ne nous ont pas révélé - et pour cause - : pour la première fois, un imperator n'avait pas jugé utile de ménager les institutions anciennes et leurs représentants. Caligula fut bien - sans doute lui fallut-il en effet beaucoup d'inconscience pour l'oser - le fossoyeur de l'hypocrite fiction naguère entretenue par Auguste puis Tibère et le vainqueur définitif d'un sénat désormais couché, objet tantôt de la vindicte, tantôt de la fantaisie du Prince. L'âge des autocrates était venu, les Julio-Claudiens allaient présider à l'avénement de la plus grande Rome. A leur manière, les extravagances et les turpitudes de Caligula avaient liberé le pouvoir absolu de ses ultimes entraves.