Atys est le premier opéra à mettre l'amour au centre de l'intrigue, et la première tragédie en musique où le héros meurt en scène. Œuvre très marquée par les conventions, elle introduit en contrepoint la poésie du sentiment et le lyrisme du drame pour narrer le désarroi de la jeunesse confrontée à un monde d'intransigeance et de sacrifice. La résurrection d'Atys, tragédie lyrique de Lully, par William Christie, à Paris, en 1987, fut l'un des moteurs les plus puissants du retour en grâce auprès des théâtres et du public de l'opéra baroque. D'une beauté à couper le souffle dans son esthétique Grand Siècle et sa reconstitution musicale minutieuse, ce spectacle restera à jamais dans le souvenir de ceux qui ont eu la chance de le voir. Le CD en a gardé la trace avec la même distribution et, sous la direction de Christie, on peut sans peine imaginer ce qu'était l'opéra sous le règne du Roi-Soleil.Le Célénus de Jean-François Gardeil au timbre clair, agréable et à la technique sûre, est vivant, mouvant et vrai...Tour à tour amoureuse, jalouse, révoltée, compatissante, Agnès Mellon donne au rôle de Sangaride une touche éminemment humaine et toujours émouvante...Magnifique diction et superbe composition également chez Guillemette Laurens...Reste Atys. Guy de Mey est remarquable, de fantaise, de détachement, de mesure et de vérité humaine...Quelle fabuleuse résurrection ! (operabaroque.fr)