Sally Jones - elle déteste qu'on l'appelle seulement Sally - est mécanicienne. Très bonne mécanicienne même. Mais ce roman commence quand Sally Jones décide d'utiliser une machine à écrire pour raconter sa vie. Sally Jones ne peut en effet pas parler, ce qui ne l'a en rien empêchée de vivre des aventures extraordinaires tout autour du monde. Vous ai-je dit que Sally Jones était une femelle gorille ? En tout cas, la mécanicienne hors-pair aura eu bien du souci à prouver l'innocence de son ami Henry Koskela, son « chef » accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis. Lisbonne, le Caire, l'Inde des maharadjahs ; bateaux, avions, trains... Sally Jones ne se départ jamais de la fidélité à sa mission et agrège autour d'elle une pelote d'amitiés aussi solides que sont retors les coups du sort. Aussi incroyable que cela puisse paraître, on dévore les 600 pages de ce roman ample et posé - ce n'est pas le genre de Sally Jones de se laisser aller à un récit de pipelette énervée. Avec méthode, utilisant tous les ressorts des sensations pour mettre des mots sur ses émotions et ses sentiments, Sally Jones se révèle aussi bonne narratrice que mécanicienne de bateaux et d'accordéons, ce qui n'est pas peu dire. Un délice inclassable. (Joie par les livres)