Depuis le début de la décennie, le musicien français Christophe Vaillant – alias Le SuperHomard – et le chanteur australien Maxwell Farrington composent un duo iconoclaste, publié avec délectation par le Bordelais Talitres Records : autour de mélodies tarabiscotées et faussement familières, c’est un univers qu’ils développent.La voix grave et soyeuse de ce dandy halluciné de Farrington est celle d’un crooner, rappelant forcément – et ce n’est évidemment pas lui faire injure – celles du Bowie soul des années 1970, ou de Neil Hannon de The Divine Comedy. Plus que jamais, l’écrin musical bâti par Vaillant sonne raccord avec cette belle voix : luxuriants et aventureux, les arrangements portent le même classicisme pop 60’s hérité de Burt Bacharach, et la même volonté de prendre les chemins de traverse. Composés en studio, ils ont été réinterprétés par des musiciens de l’Opéra et du conservatoire de Nancy. Où cordes, cuivres et synthés s’associent dans un ballet aussi élégant qu’orgiaque. Tout est solaire, propice à la rêverie joyeuse. Un étonnant joyau multicolore. (Stéphane C. Jonathan/SudOuest.fr)