A l'origine de cette publication, deux manuscrits retrouvés par l'éxécutrice testamentaire de l'écrivain, Bernhild Boie, parmi les manuscrits que Julien Gracq (19010-2007) a légués à la Bibliothèque nationale. Julien Gracq n’avait pas souhaité qu’ils soient publiés avant longtemps. Le premier manuscrit, "Souvenirs de guerre", est un journal tenu par le lieutenant Louis Poirier (le véritable nom de l'écrivain), du 10 mai au 2 juin 1940. Le second manuscrit, "Récit", est une fiction, concentrée sur deux jours, dans le train qui mène le bataillon du lieutenant (le narrateur) à Dunkerque. Pourquoi ne les a-t-il pas édités de son vivant ? Des textes cachés, un thème, la guerre, que l'on retrouve dans ses textes majeurs, un statut ambigu (pseudo-journal, prétendue nouvelle), et le mythe littéraire s'est mis en marche. Ces "Manuscrits de guerre" échappent ainsi aux dernières volontés de l'écrivain. Et c'est une chance, car ils apportent de précieuses indications sur le processus même de la création littéraire de Julien Gracq. (Livres hebdo)