La couronne de feu
Michel Peyramaure est né à Brive en 1922. À sa sortie du collège, il travaille dans l'imprimerie appartenant à son père, puis devient journaliste avant de se consacrer à la littérature, son premier livre étant publié chez Robert Laffont en 1954. Il est aujourd'hui l'auteur d'une cinquantaine de romans, la plupart consacrés à l'Histoire de France - dont récemment une trilogie sur Henri IV le Béarnais, et le roman de Suzanne Valadon... Le premier volume de Jeanne d'Arc, Et Dieu donnera la victoire, a été publié en février 1999.
C'est le 8 mai 1429 que Jeanne lève le siège d'Orléans ; le 30 mai 1431, elle meurt à Rouen. Le 9 mai est le jour de sa fête...
Jeanne a rempli la première partie de sa mission : délivrer Orléans et conduire le dauphin Charles à Reims pour le faire couronner et sacrer. Va-t-elle en rester là, se reposer sur ses lauriers ? Ce serait mal la connaître. Elle s'est juré de bouter les Anglais hors de France. Et elle va s'y attacher. Dans l'entourage du roi, on voit cette ambition d'un mauvais œil : la négociation est préférable à la guerre. Soit. Mais on ne négocie pas avec des traîtres. Jeanne reprend son harnois et repart, de sa propre initiative, sur les chemins de la reconquête du royaume de France. La voilà devant Paris ; elle échoue. Devant la Charité-sur-Loire, elle doit battre en retraite. Devant Compiègne assiégée par les Anglo-Bourguignons, elle se fait capturer à la suite d'une entreprise maladroite. L'épopée de Jeanne achevée, commence son martyre. On propose une rançon aux Anglais : ils acceptent, mais c'est l'Église qui fera son procès en hérésie, car on ne juge pas une prisonnière de guerre. On la traîne en divers lieux, jusque sur la baie de Somme, avant de la conduire à Rouen où commencent ses dernières épreuves : enchaînée, malmenée par ses gardiens anglais, humiliée, accablée par un tribunal d'iniquité, elle doit se défendre seule, elle, la bergerette de Domrémy, contre des clercs et des théologiens, durant des mois, jusqu'à l'abjuration dans un cimetière et au bûcher de la place du Vieux-Marché. Sans le secours de ses voix. Dans ce deuxième tome, Michel Peyramaure suit pas à pas, pour ainsi dire au jour le jour, le triomphe, le doute, le martyre de son héroïne. S'il s'appuie sur les témoignages de l'époque et sur ces deux documents essentiels : le Procès de condamnation et le Procès de réhabilitation (vingt-cinq ans après la mort de Jeanne), il se montre librement romancier dans la partie la plus obscure de la captivité de Jeanne, quand, de Compiègne à Rouen, elle est entraînée de forteresse en forteresse dans l'incertitude de son destin. C'est là souvent, alors que l'Histoire hésite encore, que la figure de Jeanne se fait la plus libre et la plus émouvante.